Mon père est passionné de sports mécaniques. Rien n’y fait, c’est comme ça. Les moteurs le tiennent en éveil, son pas ralentit au parfum d’un garage, son visage s’illumine à l’idée d’un projet de rally. Je l’ai toujours vu les mains incrustées du noir de toutes les substances qu’il manipule à longueur de weekends dans son atelier. Retaper une moto, construire un buggy, inventer le « Krapahut » (une sorte de quad adapté aux PMR, inspiré par la témérité de Benjamin Boutten), tous les prétextes sont bons.
Dans les années 80, mon père brûlait sa vingtaine sur les circuits : enduro, rally, Paris-Dakar et compétitions de Formule Renault. Pendant quatre ans, il sillonne la France, je cite, dans « une super camionnette grand volume, avec un auvent de 6m x 4m », sa formule Renault, sa moto et sa couchette à l’arrière. Une idée du bonheur.
Approchant la trentaine, ses économies parties, la rentabilité jamais venue, il se résigna à arrêter. Il ne sera pas pilote.
Ça faisait 35 ans qu’il n’avait pas posé les mains sur le volant d’un tel véhicule. En 2020, mon frère eu l’idée de lui offrir un tour sur circuit. Moment capturé en images.